Disons les choses comme elles sont, ou plutôt comme elles
étaient : je ne sortais avec elle que parce que nos moments charnels
étaient d’une force incommensurable. Elle semblait à tout moment prête à tout.
Ce n’était même pas qu’elle fusse « disponible ». Non, elle en
voulait, bien plus que moi à dire vrai ! Aussi, nous ne nous voyions que
par intermittence. Je ne me faisais aucune illusion sur sa vie quand nous
n’étions pas ensemble, mais elle m’avait quand même confié la clef de son
appartement, ce qui était quand même une certaine preuve de confiance.
Une après-midi donc, alors que nous n’avions rien de prévu
et que je m’ennuyais au travail, je me suis mis en tête de faire un tour chez
elle. Si par chance elle était là, nous pourrions sans doute passer un bon
moment.
Elle était là, mais visiblement pas seule. Dès que je fus
entré, j’entendis de doux gémissements. Je m’approchai en silence et je fus
quelque peu étonné par le spectacle. Dans le salon, adossée au canapé, elle
était en train d’embrasser et de caresser une magnifique blonde que je n’avais
jamais vue. Non seulement je n’avais jamais vraiment assisté à des amours
lesbiennes, mais de plus je n’aurais jamais imaginé que ma magnifique brune
puisse apprécier celles-ci, elle qui m’avait toujours semblé véritablement
obsédée par mon membre le plus précieux.
Le spectacle était – je dois bien l’avouer – assez excitant,
tout autant que mystérieux. N’ayant pas vraiment une vocation de voyeur, je me
surpris quand même à prendre plaisir à regarder ces deux jeunes femmes se
trémousser et se délecter l’une de l’autre. Alors que mon amie s’était toujours
montrée volontaire et entreprenante, elle semblait ici se laisser aller dans
des mouvements lents et profonds. Je la voyais aussi en pleine extase. Bien
plus profonde, me semblait-il, que celle à laquelle je pensais l’amener,
parfois.
Ce qui devait arriver arriva. Alors que je contemplais la
danse intime de ces deux corps féminins, son regard croisa soudain le mien. Son
visage lumineux s’éclaira alors encore plus. Elle me sourit et je vis sa main
se tendre vers moi. Visiblement, elle m’invitait à les rejoindre. Je
m’approchai timidement, ne sachant que trop faire. Je n’eus en réalité rien à
faire. Elle s’occupa – comme d’habitude – de tout. Elle libéra rapidement ma
merveille et je sentis une bouche chaude enrober celle-ci. Les mouvements de
lèvres et de langue qui m’assaillirent ne me semblaient pas connus : en
regardant de plus près ce qui m’arrivait, je compris que c’était la bouche de son
amie qui m’accueillait dans son intimité. C’était délicieux, mais je sentais
des mouvements timides, maladroits, hésitants.
J’étais entré dans la danse et je voulais y rester, y
prendre un rôle actif. Je me mus subtilement et assez rapidement pénétrai avec
ravissement l’antre secrète de mon amie. Visiblement, celle-ci était ravie,
tout en embrassant avec fougue l’entrée de la grotte de son amante. J’essayai
plus d’une fois de me frayer un chemin vers celle-ci, mais à chaque fois, d’un
mouvement délicat, elle s’arrangeait pour l’éloigner de mes ardeurs, tout en
m’enveloppant de sa bouche avec une maîtrise de plus en plus grande, souvent
rejointe par celle de ma belle. C’était clair : il n’était pas question
que j’entre dans son intimité fondamentale, alors même que je pouvais
m’épanouir dans sa bouche ou dans les creux mélodieux de mon amie.
Plus d’une fois, elles éclatèrent de plaisir. Cela finit
aussi par m’arriver. J’étais dans la bouche de cette femme inconnue, mais elle
me sentit arriver et dirigea délicatement mes expressions vers le ventre de ma
compagne qui en profita pour m’embrasser d’un baiser profond et vivace.
Le temps s’était écoulé avec une vitesse désolante :
regardant ma montre, je dus me décider à me rhabiller et à retourner à mon travail.
J’embrassai encore ma maîtresse, puis je regardai celle qui avait partagé nos
jeux. Elle me tendit sa main et j'étreignis doucement celle-ci. Son regard
pétillait. Elle me dit que c’était un moment merveilleux, que j’étais le
premier homme qu’elle avait connu d’un peu plus près et qu’elle avait aimé ça.
Elle ajouta que – peut-être un jour – on pourrait se retrouver pour découvrir
d’autres jeux. Je vis de la malice dans le regard de ma compagne et beaucoup de
tendresse dans celui de cette jeune femme délicate. Je n’eus ensuite de cesse
que de la retrouver !