samedi 14 novembre 2009

Le creux du sillon

Il suffit de peu. Juste un doigt – ton doigt – qui effleure la ligne qui surmonte mes fesses. J’en frémis immédiatement. Je me sens comme transfiguré, transplanté dans un univers dont je n’ai plus le contrôle.

Parfois, tu es plus audacieuse encore. L’effleurement devient griffure. Parfois même, ton doigt explore le creux du sillon. C’est comme si le monde était réinventé et que je pouvais m’abandonner au plaisir de l’ouverture.

mercredi 11 novembre 2009

Disponibilité

Cela avait dû lui plaire. Je ne sais plus quel prétexte, quelques jours plus tard, l’avait amenée chez moi. Nous parlions de tout et de rien et c’est sans vraiment s’en rendre compte que nos lèvres se rencontrèrent, que nos mains s’activèrent pour nous retrouver nus, l’un contre l’autre, et échanger des caresses d’une douceur extrême.

Notre union dura plus longtemps cette fois, mais fut tout aussi intense. C’était comme si nos corps étaient faits pour vibrer ensemble, se nourrir l’un de l’autre.

Lorsque nous eûmes épuisé notre énergie, nous nous rhabillâmes. Avant de me quitter, après un ultime baiser, elle me glissa à l’oreille : « Tu sais, désormais, je te suis disponible ! Jusqu’au jour où tu auras trouvé ce que tu cherches ». Idiot, je lui demandai : « Pourquoi ? ». Elle me sourit et murmura : « Parce que… et puis, tu me fais jouir… ». Elle s’en alla.

Nous nous retrouvâmes plus d’une fois. Elle était toujours disponible. Et c’était chaque fois une véritable fête. C’est elle qui me fit découvrir le bonheur d’être pris par une bouche chaude et humide. À vrai dire, elle me fit découvrir bien d’autres bonheurs, sa disponibilité étant totale.

Les mois passèrent. Je finis par faire une nouvelle rencontre. Très rapidement, je sus que c’était celle que je cherchais. Elle le sentit aussi et cela se passa comme elle l’avait dit : elle disparut complètement de ma vie. Elle avait sans doute raison, mais depuis – je dois bien l’avouer – sa disponibilité m’a plus d’une fois manqué…

dimanche 8 novembre 2009

Joyau de l’amitié

C’était une période plus difficile. Une belle rencontre s’était terminée et je doutais de mes possibilités de construire ce que je voulais. J’avais atterri chez mon meilleur ami. Nous avons discuté longtemps, lui, son amie et moi. J’avais assisté quelques mois plus tôt à leur rencontre. Elle était belle, fine, douce. J’aimais leur couple.

Après de longs échanges, ils m’ont proposé de dormir chez eux, dans le divan du salon. Ça m’arrangeait bien. Je n’avais pas trop envie de me retrouver seul dans mon appartement. Ils sont montés dans leur chambre à l’étage et je me suis installé, rêveur.

Dans le noir calme, la porte s’est ouverte. Sa main s’est posée sur ma joue. Douce. Elle s’est allongée près de moi. Nue. Elle a posé son doigt sur ma bouche, m’empêchant de dire quoi que ce soit. Elle a alors remplacé son doigt par ses lèvres et elle s’est lovée contre moi. Je n’avais jamais senti une peau aussi douce, un corps aussi bien formé, des lèvres aussi fines et complices.

Nous nous sommes serrés l’un contre l’autre à travers une tendresse inouïe. Rapidement, elle s’est couchée sur moi glissant mon membre tendu dans son ventre chaud et étroit. Nous avons ondulé ensemble, dans un même élan d’amitié. Et c’est encore ensemble que nous avons joui, profondément, silencieusement, sereinement. Nous sommes restés encastrés l’un dans l’autre quelques moments encore, vibrant tous deux aux contractions diffuses qui animaient périodiquement nos apparats de plaisir respectifs. Lorsqu’il n’y eut plus de mouvements, lorsqu’il n’y eut plus que la chaleur de nos deux corps harmonieusement unis, je sentis à nouveau son doigt couvrir mes lèvres et son corps se retirer silencieusement.

Elle est partie comme elle était venue. J’avais trouvé une confiance insoupçonnée, nourrie par l’amitié. La sienne, mais aussi celle de mon ami. Ils m’avaient donné tous deux ce qu’ils avaient de meilleur. Je n’oublierai jamais.

dimanche 1 novembre 2009

En vie, toujours

Tu es en train de lire, me tournant le dos. Je suis allongé à côté de toi, la tête remplie des soucis qui ont émaillé ma journée. Je te regarde. J’ai envie de toi, mais tu lis. Sur ma table de nuit, il y a cette huile parfumée que tu aimes tant. Je la saisis et m’en enduis les mains. Celles-ci commencent à masser, doucement, le haut de ton dos. Dès la première caresse, je te sens frémir. Tu lis encore un petit peu, mais très vite tu fermes ton livre et tu te couches sur le ventre.

Je m’accroupis sur toi pour mieux te masser. Mes mains enveloppent ton dos, tes épaules, tes bras, le creux de tes reins. Ostensiblement, tu te détends. Tu dois aussi sentir ma troisième main, dressée, qui te parcourt le dos en ne sachant cacher son objectif.

Je me retourne pour pouvoir masser tes jambes. Tout mon corps rejoint la plante de tes pieds et remonte dans un mouvement régulier sur tes mollets, tes cuisses et – imparablement – là où tes jambes se rejoignent. Mes doigts s’attardent de plus en plus dans cette intimité où se mêlent huile et cyprine. Tu frémis lorsque mes doigts tentent une douce incursion dans cette grotte humide qui pourtant appelle un autre invité.

Je me place derrière toi, tu te soulèves et nous nous connectons immédiatement. Nos mouvements respectifs s’harmonisent. Mes mains passent désormais de tes seins à ton bas-ventre où elles titillent tes boutons d’amour. Nos souffles se font courts.

Mais tu te retires, tu me projettes sur notre lit de telle sorte à pouvoir à ton tour me masser, si ce n’est que c’est ta bouche qui agit et qu’elle se concentre sur une seule partie de mon corps, celle qu’elle peut engouffrer, enrober et déguster. Je déguste aussi, d’une autre manière.

Je n’en peux plus. Je te couche sur le dos, te recouvre de mon corps comme tu l’aimes et te pénètre à nouveau dans un état d’extase profonde. Nos pubis se collent l’un à l’autre et je sens monter en toi un plaisir incommensurable. Tout ton corps frémit pendant que tu gémis de bonheur. Ton exaltation se prolonge comme si elle n’avait plus de fin. Tes doigts griffent le bas de mon dos, ce qui déclenche instantanément en moi une explosion d’allégresse. Je hurle à mon tour en me déversant en toi. Je n’existe plus. Je suis toi. Nous sommes nous. Nous sommes en vie.