dimanche 29 janvier 2012

Déferlante

Ce fut une vague inouïe !

Ayant encore en bouche les parfums de ses effluves brumeux, je descendis au restaurant. Comme je m’y attendais, elle était là, sublime. Vêtue d’une robe étroite et noire, aux fines bretelles, elle ne pouvait cacher qu’elle n’avait pas de sous-vêtement. Du moins au-dessus. Son sourire – lorsqu’elle me vit – fut resplendissant. Je m’approchai d’elle, lui saisis la main et la lui baisai. Ce geste désuet la ravit, de toute évidence.

Nous nous retrouvâmes là où nous avions arrêté de bavarder dans l’avion. Elle m’exposa les nouveaux développements de ses projets en faveur de la femme, en Afrique. Je lui fis part des miens, en faveur des enfants. Nous refaisions le monde. Un monde où les femmes et les enfants auraient le pouvoir ! Son regard ne quittait pas le mien. Elle était plus belle encore que le souvenir que j’en gardais. Il est vrai que la dernière partie d’elle que j’avais pu voir de près ne reflétait pas nécessairement toute la grâce qui se dégageait d’elle. Quoique !

Lorsque nous eûmes fini de dîner, elle me dit juste « 221, dans un quart d’heure » et se leva, majestueuse. J’eus vraiment l’impression que tous les convives ne regardaient qu’elle. C’était du moins mon cas et je m’extasiais devant cette silhouette féline.

Inutile de dire qu’un quart d’heure plus tard, je me trouvais devant la porte de la chambre 221. Elle était ouverte et je me glissai dans la chambre. Celle-ci était absolument identique à la mienne et pourtant je me retrouvai dans un autre monde. Le parfum était subliminal. Les lampes étaient éteintes, mais il y avait une cinquantaine de bougies allumées, je ne sais comment et par qui. Elle était allongée sur le lit, toujours habillée de sa fine robe noire, et elle me sourit tellement que je sentis immédiatement le centre de mon corps s’animer et m’appeler à des ébats voluptueux. Sans hésiter une seconde, je répondis à cet appel !

Il serait impossible de raconter ce qu’il se passa ensuite. Les mots manqueraient et ceux qui se trouveraient ne témoigneraient jamais assez de la déferlante qui secoua cette chambre 221. Cette femme m’a emmené partout, m’a fait découvrir des univers d’amour absolument prodigieux. Elle s’est donnée comme jamais aucune autre femme ne l’avait fait. Elle n’était plus elle-même, mais nous n’étions chacun qu’une partie de l’autre, totalement imbriquées. Sa jouissance créait la mienne et les contrées d’amour que nous explorions semblaient n’avoir jamais été découvertes par qui que ce soit. C’était le nirvāna absolu. Je vivais tout à la fois le désir des sens, le désir d'existence et le désir d'annihilation. Désormais, je savais que le plaisir total pouvait exister.

Cela dura 5 jours. Ou plutôt 5 nuits. Nous passions nos journées chacun de notre côté à nous occuper de nos différents projets. Mais dès que notre travail s’achevait, nous nous retrouvions dans la chambre 221, sans même passer par le hammam. Nos jeux amoureux nous fournissaient toute la chaleur que nous voulions. Chaque soir, nous dînions ensemble en échangeant dignement à propos de nos espoirs et de nos rêves de solidarité et de respect. Le repas terminé, il s’écoulait un quart d’heure. Pas plus. Et la chambre 221 revivait alors des moments dont elle se souviendra longtemps. Nos corps se buvaient littéralement. Je n’ai jamais connu un tel plaisir.

Le vendredi soir, après une longue journée, lorsque je descendis au restaurant, elle n’était pas là. Je m’en inquiétai auprès du maître d’hôtel. Il me dit qu’elle était partie à l’aéroport. J’avais oublié que voyageant avec la compagnie nationale, mon vol ne partait que le samedi. Lorsque je rentrai dans ma chambre, je trouvai une enveloppe et une rose sur mon lit. J’ouvris l’enveloppe et avec un bonheur prodigieux quoique douloureux, je lis ces quelques mots : « Je n’ai jamais connu une telle déferlante et je ne l’oublierai jamais. Nos corps sont faits pour s’unir, mais nos vies nous délient. Notre lien sera éternel, pour autant qu’on puisse le laisser là où il s’est noué. Une dernière fois, je délire avec vous. Adieu. »

Je ne l’ai jamais revue.

samedi 28 janvier 2012

Hammam animé

Quelques mois plus tard, je me retrouvais à nouveau dans cet hôtel que j’apprécie. En Europe, c’était désormais l’été, mais là-bas, c’était la saison froide. Ce n’est bien sûr jamais le froid glacial que nous pouvons connaître. Il n’empêche que j’apprécie terminer mes journées de travail par un tour dans le petit hammam que l’hôtel propose. C’est le meilleur moyen de se réchauffer et de se détendre.

Ce soir-là, j’entrai donc dans le hammam. Tenue de bain obligatoire. Dans les brumes des émanations vaporeuses, je vis un corps allonger sur le plus haut des reposoirs, une des jambes posées sur la marche inférieure. C’était une femme et je reconnus immédiatement son bikini blanc. Il y a des choses qu’on n’oublie pas ! Si la première fois que nous nous étions rencontrés, elle n’avait pas réussi à attiser mes sens, la deuxième restait encore dans ma mémoire comme un souvenir irréel.

Les yeux fermés, elle ne réagit pas lorsque j’entrai ni lorsque je m’assis sur la marche inférieure. La situation m’excitait prodigieusement : cette vapeur, cette chaleur, cette humidité, cette jambe posée nonchalamment. Je n’hésitai pas un seul instant : j’écartai le fin morceau de tissu blanc qui était à la hauteur de ma tête et commencer à titiller de ma langue ces lèvres qui semblaient m’attendre. Elle n’offrit aucune réaction, et je ne sus pas si l’humidité que je découvrais était celle de la vapeur qui nous entourait ou avait une origine interne. En tout cas, ma langue baigna immédiatement dans un fluide onctueux, délicatement parfumé.

Elle ne réagissait toujours pas, si ce n’est par un léger mouvement de sa jambe qui me laissait plus de place encore pour me délecter de ces arômes dont la fraîcheur contrastait avec la chaleur moite dans laquelle nous étions. Je léchais, je suçais, je titillais, je virevoltais, je pénétrais, je ressortais. L’imagination de ma langue m’étonnait moi-même. Petit à petit, je sentis que son corps s’embrasait doucement sous mes embrassades. Elle finit par poser ses mains sur ma tête pour mieux m’empresser contre elle.

Je la sentais proche désormais d’une extase voluptueuse. Ses mains attiraient ma tête vers elle alors que son pubis se collait littéralement à ma bouche. C’est à ce moment que la porte du hammam s’ouvrit et qu’un couple y pénétra. Perdus dans le brouillard et dans nos rêves, nous finîmes ce que nous étions en train de faire, sans nous préoccuper de nos nouveaux comparses. Elle eut un mouvement brusque, sans un bruit, sans le moindre gémissement. La poigne de ses mains était si forte que ma tête ne put se retirer, m’obligeant à savourer des effluves inattendus.

C’est elle qui se releva la première, sans un regard ni vers le couple qui nous avait rejoint, ni vers moi. Je la vis s’en aller, admirant la délicatesse de ses courbes de femme. Je restai étendu sur le reposoir où j’étais, tout encore plongé dans le mystère de ce que je venais de vivre. Avais-je vraiment vécu ce nouveau moment ?

Lorsque je me relevai pour m’en aller, je jetai un coup d’œil vers le couple silencieux. Ils étaient assis sur la même marche, imbriqués l’une sur l’autre. Le brouillard était dense, mais il me sembla bien que la main de l’homme s’était infiltrée dans la culotte de sa compagne et que ses doigts exerçaient une rotation régulière sur cette région qui décidément offre tant de plaisirs.

dimanche 1 janvier 2012

Voyage

Trois jours plus tard, je repartais vers l’Europe. J’allais quitter la chaleur de l’été austral pour retrouver le froid de notre hiver, mais j’avais hâte de me retrouver chez moi. Dès que j’arrivai à l’aéroport, je la vis, elle, la femme de la piscine. Elle était toujours aussi jolie. Elle visitait les magasins tax free et je ne cherchai pas à capter son regard.

Dès que l’embarquement fut ouvert, je rejoignis mon siège situé en classe affaires. J’attendais le décollage, m’apprêtant à manger rapidement puis à dormir durant la plus grande partie du voyage. J’en avais bien besoin. Tout le monde semblait avoir embarqué quand je la vis entrer à son tour dans l’avion et rejoindre sans coup férir le siège qui était à côté du mien. Quand elle me vit enfin, elle me décrocha un de ces sourires sublimes dont j’avais déjà pu bénéficier. Visiblement, elle ne m’en voulait plus.

Étant cette fois côte à côte plutôt que face à face, la conversation s’engagea avec plus de facilité. Cette femme était bien plus intéressante que je ne l’avais cru de prime abord. Elle menait en Afrique des tas de projets en faveur des femmes. Elle m’expliqua d’ailleurs qu’elle passait la plus grande partie de ses journées avec des femmes et que, le soir, elle se sentait souvent en manque d’homme. J’avais remarqué.

Le dîner fut rapidement servi. Délicieux et accompagné d’un vin suave. Dès le repas terminé, je me préparai à m’endormir, ce que je fis rapidement, même si mon sommeil est toujours léger quand je suis en avion.

Je ne sus pas trop si je rêvais ou non, mais il me sembla que des doigts s’affairaient autour de ma ceinture. Inconsciemment ou non, je décidai d’ignorer ces mouvements et de rester plongé dans mon sommeil béat. À vrai dire, ce fut assez difficile. Les doigts semblaient s’être attaqués désormais à ma braguette, en dégageant tout ce qui pouvait l’être. J’ouvris un œil, mais je ne vis que la couverture qui me recouvrait.

C’est à ce moment précis que je sentis une main saisir l’excroissance centrale de mon corps. Celle-ci n’ayant plus servi depuis un certain temps, elle gonfla rapidement et lorsqu’elle se retrouva happée dans une bouche chaude et avide, elle avait déjà atteint une taille respectable. Je ne sais pourtant si ce que je vivais était respectable ou non ! Cette bouche m’enveloppait majestueusement. Elle exerçait un mouvement vertical alors que ses lèvres m’enserraient avec une fermeté douce et voluptueuse. Lorsque les lèvres atteignaient l’extrémité de ma hampe, celle-ci était titillée par une langue qui semblait n’avoir jamais fait que ça. Je ne savais toujours pas si je rêvais ou non, mais cette caresse buccale appartenait de toute façon à un monde féerique et subliminal, bien loin de ma réalité.

Les mouvements de la bouche se faisaient de plus en plus insistants, mais aussi de plus en plus profonds. Il me semblait que mon membre n’avait jamais été aussi énorme alors même que je ne me rappelais pas qu’il avait été avalé aussi complètement. La sensation de sentir les lèvres enserrer la base de mon bâton tout en étant excité à son extrémité était en soi un rêve que je n’aurais jamais imaginé.

J’étais ainsi plongé dans une extase immatérielle lorsque je me sentis venir du plus profond de mon corps. La seule réponse que je reçus fut de percevoir la bouche m’enserrer encore plus. Ce fut un véritable feu d’artifice dont chaque étincelle était engloutie instantanément. Le calme revenu, la bouche me parcourut encore tout au long et s’attarda dans une caresse exquise et soyeuse.

Je fus réveillé par les lumières annonçant le petit déjeuner. Je regardai ma voisine qui dormait profondément, un sourire lumineux éclairant son visage radieux. Lorsque je retirai la couverture m’apprêtant à me dégourdir les jambes, je fus surpris de me découvrir à moitié nu et m’empressai de me rhabiller comme si de rien n’était. Cette femme était décidément bien surprenante.