vendredi 24 avril 2009

J’aime quand mes lèvres…

J’aime quand mes lèvres parcourent ton corps. Elles y respirent la chaleur de ta vie. Elles y cueillent toutes ces rencontres que tu as faites. Elles s’enroulent dans tes courbes mélodieuses.

J’aime quand mes lèvres enrobent tes aréoles. Souvenir enfoui de ma première enfance ou frémissement devant un autre frisson, qui sait ? Mais j’aime sentir du coin de la langue ces monts qui se dressent au moment où le cœur de mon corps en fait tout autant.

J’aime quand mes lèvres se retrouvent au creux de ton nombril, là où tu pris ta première indépendance. Là où tu montras que tu pouvais vivre seule, fière et libre. Là où tu devins toi-même.

J’aime – et comment ne pourrais-je pas l’aimer – quand mes lèvres survolent ta toison et caressent tes autres lèvres. J’aime sentir ce léger mouvement de recul qui me dit que ces autres lèvres ne m’appartiennent pas. J’aime sentir ces effluves avant qu’elles ne deviennent effluences. Je hume ton intimité la plus profonde. Elle est tienne jusqu’au moindre frémissement de ce miel que tu enfantes.

J’aime percevoir ce flot tendre qui naît en toi et qui te laisse te détendre. Tu te lâches petit à petit aux sensations qui te parcourent et ma bouche s’abreuve de ce sel qui annonce ton plaisir.

J’aime virevolter, m’enfoncer, me retirer, m’attarder, m’alléger. Ton antre est pleinement ouverte maintenant. Ton mouvement n’est plus au recul, mais vient de plus en plus à la rencontre de mes lèvres, de ma langue.

J’aime ce moment où ton corps se plaque sur mes lèvres, se tend comme un arc d’amour, où ta jouissance est si intense qu’il n’y a plus qu’elle. J’aime quand tu jouis ainsi, pleinement libérée, pleinement ouverte, pleinement heureuse.

vendredi 17 avril 2009

L'eau à la bouche

Nous nous étions couchés tard et fatigués. Un baiser du bout des lèvres avait suffi pour nous endormir chacun et vaquer à nos rêves respectifs. Elle était dans ma vie. Je savais qu’elle n’y resterait pas. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas.

J’étais encore dans mes rêves, à demi éveillé, attentif à cette belle sensation matinale quand on se gonfle sans raison si ce n’est celle de se sentir vivre. Ma main se baladait un peu, timidement, caressant parfois au passage cette masse chaude et à demi tendue.

Soudain, je sentis sur mon torse un bout de lèvres. Juste un effleurement. Pas de baiser. Pas de langue onctueuse. Juste une caresse douce de deux lèvres qui semblaient n’avoir d’autre existence que par elles-mêmes. Ces lèvres n’avaient pas de corps, pas de bras ni de mains. Elles étaient seules et pleines d’une douceur infinie. Elles allaient et venaient sur mon torse endormi qui prolongeait mes rêves. Imperceptiblement, ces lèvres descendaient vers mon ventre, là où la chair est plus lisse, peut-être plus suave.

Le dressement au milieu de mon corps n’était plus un phénomène libre et incontrôlé. Cette fois, le désir s’en mêlait. Et la tension n’en était que plus belle.

Les lèvres l’ont sans doute senti. En tout cas, elles se sont laissé attirer inexorablement vers cette hampe qui n’attendait que ça. Lorsqu’elles ont effleuré du bout des lèvres le bout de mon levier, je me sentis frémir au plus profond de moi. C’est une sensation qui ne s’explique pas. C’est comme un caillou que l’on jette dans l’eau du plaisir et qui distille ses ondes tout au long de l’étang. Ces lèvres m’enrobaient.

Elles ont dégagé doucement cette petite peau qui protège la tête muqueuse. Elle l’ont englobée, joignant leurs fluides. Les lèvres se sont faites plus chaudes encore, plus pressantes, plus vivantes. Elles étaient encore sans corps. Mais elles étaient désormais animées d’une vie nouvelle, parlant mille langues toutes aussi sensuelles les unes que les autres. Elles s’attardaient là où le frein est de rigueur. Elles s’animaient là où la glisse est de vigueur. Elles s’enlovaient là où l’étreinte est de ligueur. Ces lèvres étaient d’une merveille insoutenable.

Je n’ai plus soutenu très longtemps. Ces lèvres ont recueilli ma sève. Avec la même simplicité qui les avaient amenées jusqu’à mon torse. Je ne savais plus si je dormais encore, si j’avais rêvé. Je ne sais même pas si tout cela est arrivé. Mais quand ces lèvres ont rejoint les miennes dans un baiser langoureux, ayant soudain retrouvé un corps et des bras, et qu’elles m’ont murmuré « Tu veux bien aller préparer du café ? », je me suis levé sans peine, l’eau à la bouche.

mercredi 8 avril 2009

Encastrés

Je caresse la porte de ton paradis. Tes mains m’ont aussi caressé. Elles m’ont fait gonfler. Elles m’ont dressé. Elles ont fait naître cette source fluide qui permet au chaume de me découvrir et de briller à la lueur de l’âme. Alors que tu me tenais fermement, j’ai senti tes lèvres m’engouffrer, j’ai senti ta langue me parcourir de haut en bas, me titiller là où la source jaillit. La chaleur de ta bouche m’a accueilli comme si j’étais la meilleure des crèmes glacées. Et c’était bon.

Maintenant, je caresse la porte de ton paradis. J’aime cette rencontre de nos deux fluides, avant de pénétrer la grotte. J’aime sentir cette douceur extrême qui se laisse façonner comme la plus tendre des soies.

Je caresse la porte de ton paradis, mais je sens ta main qui me saisit une nouvelle fois et qui me guide doucement. Tu m’invites et je te pénètre. Je me fraie un chemin. Je caresse ta paroi qui m’enserre et m’accompagne. Je me retrouve en toi. Tout est possible ici. Je vois mille scintillements. Je sens ces parfums de miel qui emplissent ton ventre. J’entends à chaque mouvement ce doux crissement de nos deux chairs qui se rencontrent. Je goûte tes effluves qui me créent des découvertes ultimes. Surtout, je frémis à chaque mouvement, je frissonne à chaque frôlement, je vibre à chaque va-et-vient.

Et quand j’atteins le paroxysme, j’éclate, je gicle, j’emplis ce paradis qui m’a accueilli. C’est l’instant sublime, l’incroyable liberté. Je reviendrai te visiter.