samedi 1 septembre 2012

Découverte délicate

Disons les choses comme elles sont, ou plutôt comme elles étaient : je ne sortais avec elle que parce que nos moments charnels étaient d’une force incommensurable. Elle semblait à tout moment prête à tout. Ce n’était même pas qu’elle fusse « disponible ». Non, elle en voulait, bien plus que moi à dire vrai ! Aussi, nous ne nous voyions que par intermittence. Je ne me faisais aucune illusion sur sa vie quand nous n’étions pas ensemble, mais elle m’avait quand même confié la clef de son appartement, ce qui était quand même une certaine preuve de confiance.

Une après-midi donc, alors que nous n’avions rien de prévu et que je m’ennuyais au travail, je me suis mis en tête de faire un tour chez elle. Si par chance elle était là, nous pourrions sans doute passer un bon moment.

Elle était là, mais visiblement pas seule. Dès que je fus entré, j’entendis de doux gémissements. Je m’approchai en silence et je fus quelque peu étonné par le spectacle. Dans le salon, adossée au canapé, elle était en train d’embrasser et de caresser une magnifique blonde que je n’avais jamais vue. Non seulement je n’avais jamais vraiment assisté à des amours lesbiennes, mais de plus je n’aurais jamais imaginé que ma magnifique brune puisse apprécier celles-ci, elle qui m’avait toujours semblé véritablement obsédée par mon membre le plus précieux.

Le spectacle était – je dois bien l’avouer – assez excitant, tout autant que mystérieux. N’ayant pas vraiment une vocation de voyeur, je me surpris quand même à prendre plaisir à regarder ces deux jeunes femmes se trémousser et se délecter l’une de l’autre. Alors que mon amie s’était toujours montrée volontaire et entreprenante, elle semblait ici se laisser aller dans des mouvements lents et profonds. Je la voyais aussi en pleine extase. Bien plus profonde, me semblait-il, que celle à laquelle je pensais l’amener, parfois.

Ce qui devait arriver arriva. Alors que je contemplais la danse intime de ces deux corps féminins, son regard croisa soudain le mien. Son visage lumineux s’éclaira alors encore plus. Elle me sourit et je vis sa main se tendre vers moi. Visiblement, elle m’invitait à les rejoindre. Je m’approchai timidement, ne sachant que trop faire. Je n’eus en réalité rien à faire. Elle s’occupa – comme d’habitude – de tout. Elle libéra rapidement ma merveille et je sentis une bouche chaude enrober celle-ci. Les mouvements de lèvres et de langue qui m’assaillirent ne me semblaient pas connus : en regardant de plus près ce qui m’arrivait, je compris que c’était la bouche de son amie qui m’accueillait dans son intimité. C’était délicieux, mais je sentais des mouvements timides, maladroits, hésitants.

J’étais entré dans la danse et je voulais y rester, y prendre un rôle actif. Je me mus subtilement et assez rapidement pénétrai avec ravissement l’antre secrète de mon amie. Visiblement, celle-ci était ravie, tout en embrassant avec fougue l’entrée de la grotte de son amante. J’essayai plus d’une fois de me frayer un chemin vers celle-ci, mais à chaque fois, d’un mouvement délicat, elle s’arrangeait pour l’éloigner de mes ardeurs, tout en m’enveloppant de sa bouche avec une maîtrise de plus en plus grande, souvent rejointe par celle de ma belle. C’était clair : il n’était pas question que j’entre dans son intimité fondamentale, alors même que je pouvais m’épanouir dans sa bouche ou dans les creux mélodieux de mon amie.

Plus d’une fois, elles éclatèrent de plaisir. Cela finit aussi par m’arriver. J’étais dans la bouche de cette femme inconnue, mais elle me sentit arriver et dirigea délicatement mes expressions vers le ventre de ma compagne qui en profita pour m’embrasser d’un baiser profond et vivace.

Le temps s’était écoulé avec une vitesse désolante : regardant ma montre, je dus me décider à me rhabiller et à retourner à mon travail. J’embrassai encore ma maîtresse, puis je regardai celle qui avait partagé nos jeux. Elle me tendit sa main et j'étreignis doucement celle-ci. Son regard pétillait. Elle me dit que c’était un moment merveilleux, que j’étais le premier homme qu’elle avait connu d’un peu plus près et qu’elle avait aimé ça. Elle ajouta que – peut-être un jour – on pourrait se retrouver pour découvrir d’autres jeux. Je vis de la malice dans le regard de ma compagne et beaucoup de tendresse dans celui de cette jeune femme délicate. Je n’eus ensuite de cesse que de la retrouver !

dimanche 19 août 2012

Mélanges

Au début de l’été, j’ai rencontré une belle rousse. Elle était sans attache, moi non plus. Nous avons rapidement harmonisé nos fluides, tant mentaux que physiques. C’était bien.

Elle aimait les rites. Elle faisait l’amour tous les jours. Le matin, c’est elle qui venait éveiller mes sens jusqu’au moment où je me déversais en elle. Le soir, elle préférait que je la titille. Elle se laissait alors renverser dans tous les sens et c’était absolument merveilleux. Cela finissait de diverses manières, mais elle aimait me prendre une dernière fois en bouche pour une dernière caresse, avant de s’endormir comme une masse dans mes bras. Avant de reprendre sa délicate caresse le lendemain matin.

Pendant la journée, elle vaquait à ses occupations, dont j’avoue ne pas trop m’occuper. Nos rencontres nocturnes et matinales nous comblaient d’aise.

C’est avec un certain étonnement qu’elle m’apprit jeudi dernier que nous recevrions des « amis » samedi soir. Pourquoi pas après tout ? Lorsque la sonnette tinta, elle courut ouvrir la porte. Je la vis revenir rayonnante, accompagnée d’un couple de blacks. Absolument superbes tous les deux, je me devais bien de l’avouer.

Nous fîmes rapidement connaissance et je me trouvai de nombreux atomes crochus avec Sara, brillante intellectuelle. Son compagnon Killian me semblait plus frustre, mais très sympathique et d’une bonne humeur délirante. Ma belle rousse Sandrine semblait aux anges.

Après le dessert, nous rejoignîmes les deux canapés. Sandrine s’assit naturellement à côté de Killian et – sans y réfléchir – je me retrouvai à côté de Sara. Discutant de tout et de rien, je finis par émettre l’hypothèse que Killian et Sandrine étaient déjà sortis ensemble, ce qui ne m’étonnait pas trop. J’eus à un certain moment une discussion animée avec Sara. Tout en parlant, je me dis qu’elle était vraiment belle.

Lorsque je me retournai vers Sandrine pour lui demander son avis, elle était en train d’embrasser Killian dont les fortes mains s’aventuraient vers une région que j’avais encore dévorée le matin même ! Un peu interloqué, je me retournai vers Sara qui m’adressa le plus joli des sourires et se rapprocha de moi. Alors que je me demandais encore quelle attitude adopter, je sentis sa main se caler résolument sur mon entrejambe et commencer à me caresser. J’eus à peine le temps de m’étonner que Sara accolait sa bouche à la mienne et laissait sa langue me pénétrer pour un joyeux festin auquel je ne pus que participer goulûment.

Tout se passa très vite alors. Je veux parler en termes d’habits : très rapidement, ceux-ci se retrouvèrent jetés par terre et nous nous retrouvâmes tous les quatre entièrement nus, nos corps étant lancés dans un ballet subtil. J’étais ainsi en train de découvrir tous les secrets de la bouche de Sara lorsqu’il me sembla qu’une autre bouche – dont je connaissais la finesse – enveloppait mon pilier fièrement dressé. J’ouvris les yeux pour m’apercevoir que Sandrine non contente de me fournir ses plaisirs insoupçonnables se laissait ramoner (comme on dit) son postérieur par un Killian qui visiblement en avait un bien plus puissant que le mien ! Je n’eus en réalité pas vraiment le temps de me demander quel orifice il utilisait pour faire gémir ainsi ma Sandrine adorée. En effet, dans un mouvement d’une souplesse inattendue, Sara était parvenue à dérober la bouche de Sandrine dans un baiser fougueux tout en m’empalant pour m’enrober dans un fourreau étroit mais parfaitement lubrifié. Tellement étroit que je me demandai encore dans quel orifice je venais de m’insérer.

Ces questions d’orifices furent vite dépassées. Sauf erreur de ma part – j’avoue ne pas avoir compté – mon étendard dut bien en visiter six durant ces moments intenses. Tous féminins, cela va sans dire… quoiqu’il me sembla que Killian était prêt à d’autres découvertes, mais je ne l’étais pas.

Comme il se doit dans ces cas-là, nous finîmes par exploser. Sara et Sandrine le firent plusieurs fois. Sauf erreur de ma part, Killian eut deux occasions pleines de s’épanouir, une fois dans l’antre arrière de Sara, une autre fois dans la bouche de Sandrine qui visiblement en prit pleinement son plaisir, ce qui m’étonne encore. Personnellement, je n’eus droit qu’à une extase, alors que j’étais enfiché dans le ventre de Sara et qu’elle me caressait ma rosace arrière, à moins que ce ne fut la langue de Sandrine. J’étais trop loin que pour savoir encore ce qui se passait.

Petit à petit, nous reprîmes chacun notre esprit. C’était un moment divin, où la douceur des caresses concurrençait la fraîcheur des regards.

Lorsque nos « amis » s’en allèrent, Sandrine se colla contre moi, visiblement amoureuse. Nous mîmes de l’ordre dans son appartement et, après une bonne douche, nous nous retrouvâmes dans son lit, comme chaque soir. Je regardais les étoiles virtuelles du plafond lorsque je sentis son corps nu se blottir contre moi. Elle me susurra : « Tu me fais l’amour ? ». Qu’aurais-je pu faire d’autre ?

mardi 1 mai 2012

Premier, mais…

Je lui offris du muguet. Quoi de plus naturel en ce jour ? Elle sembla ravie, mais je sentais bien que quelque chose n’allait pas. Il faut dire que notre relation n’avait rien de simple. Elle était beaucoup plus jeune que moi et très jolie. Vraiment très jolie. À chaque instant de notre rencontre, je me demandais ce qu’elle pouvait bien me trouver et pourquoi elle s’obstinait à sortir avec un « vieux » alors que sa beauté aurait suffi à attirer tous les jeunes mâles des lieux où nous nous retrouvions. C’est par hasard que nous nous étions rencontrés. Quoique je ne crois pas au hasard.

Je ne dus même pas la séduire. Tout de suite, elle s’était intéressée à moi. Cela me flattait et je m’intéressai à elle, subjugué par cette beauté. Sa jeunesse m’éblouissait, mais me retenait aussi. Je ne voulais à aucun prix être le vieux satyre fondant sur sa proie. Notre relation durait ainsi depuis longtemps sans que nous ne soyons jamais plus touchés que par d’aimables bisous de salutations, ainsi que de longs moments où nos mains s’enlaçaient activement. Elle semblait apprécier particulièrement ce contact manuel, qui – je dois bien l’avouer – me plaisait aussi. Cela me changeait de contacts corporels trop rapides et trop superficiels, sans même qu’on puisse profiter de la beauté du visage ni de la douceur d’un geste ou de la chaleur d’une main partagée.

Bref, mon bouquet de muguets lui faisait plaisir, de toute évidence, mais je sentais bien qu’en ce jour, je ne lui apportais pas ce qu’elle voulait. Prenant sa main, jouant avec celle-ci, je finis par l’interroger sur ses désirs du moment. Le simple fait de lui poser cette question transcenda son visage. Sa beauté n’avait jamais été aussi grande. Appuyant son visage contre mon épaule, elle me murmura : « Vous serez le premier, mais… ».

Tout en osant doucement, de mon autre main, caresser ce charmant visage que je n’avais jamais vu d’aussi près, j’attendais qu’elle en dise plus. Je dus attendre longtemps pour qu’elle me dise d’un seul trait que son corps n’avait jamais connu d’autre corps, qu’elle voulait connaître le mien, mais qu’elle voulait surtout ne connaître que ma main. Je serais « le premier, mais… ».

À vrai dire, ce qu’elle me susurrait m’apportait beaucoup de sérénité. Ce défi de n’être qu’une main, la première qui plus est, m’attisait tant d’un point de vue corporel qu’intellectuel. Je lui murmurai dans l’oreille que j’étais d’accord et qu’elle ne le regretterait pas.

Ce qui s’ensuivit est difficile à décrire. Et n’a d’ailleurs que peu d’intérêt. Nous nous retrouvâmes nus. Elle s’offrit entièrement à moi, du moins à mes mains. Celles-ci la parcoururent de haut en bas, de droite à gauche, d'avant en arrière. Pas une parcelle de son corps sculptural ne fut épargnée. Lorsque mes mains, après de nombreux détours, rejoignirent le centre de son corps, elles furent accueillies avec un ravissement qu’il ne me semblait pas avoir déjà connu. Son corps et mes mains ne constituaient plus qu’une seule montée vers le désir, vers le plaisir, vers l’explosion. Lorsque celle-ci survint, je fus moi-même émerveillé. Cette femme était faite pour le plaisir. Elle le savait, mais avait choisi de découvrir celui-ci par petites étapes, sans se presser, en jouissant pleinement de chaque caresse, aussi fine soit-elle. Tout en la sentant jouir sous l’impulsion de mes doigts, je me disais que j’aimerais bien être celui qui l’emporterait vers le partage total des corps.

Je ne le fus pas. Nous vécûmes encore de bons moments, tant spirituels que charnels et toujours délicieux, mais nous finîmes par nous séparer. Naturellement, sans conflit, ni haine ni remord. Simplement, notre rencontre avait rempli son rôle, à notre plus grande satisfaction. J’avais été le « premier, mais… ». Aurais-je préféré être le suivant ? Je n’en suis pas sûr en fait. Elle m’avait permis de vivre des moments merveilleux où l’éveil d’un corps apporte en lui-même toute l’éternité.

lundi 23 avril 2012

Matinale

Il faut bien l’avouer, notre première nuit fut un fiasco ! Déjà, j’avais mis longtemps à l’approcher. Nous nous étions rencontrés à plusieurs occasions. Dès la première, elle m’avait attiré. Visiblement, je ne lui étais pas indifférent, mais à chaque fois, elle s’en était allée seule et épanouie.

C’est lors du mariage d’amis communs que nous nous étions retrouvés. La mariée était une de mes anciennes maîtresses et je crus comprendre que le marié devait avoir connu le même type de relation avec celle qui était - ô miracle - ma voisine de table. J’eus donc tout le temps qu’il fallait pour mieux l’approcher et nous apprivoiser. Lorsque la soirée se termina, je lui proposai de la raccompagner. Elle accepta et en fit de même lorsque je lui demandai si je pouvais visiter son appartement.

Une fois entré dans celui-ci, je la vis rejoindre la salle de bains et en ressortir assez rapidement, juste habillée de dessous affriolants. Elle rejoignit la chambre, sans me dire un mot. Je passai à mon tour dans la salle de bains et entrai dans la chambre, nu comme un ver. Elle était déjà couchée et semblait dormir. Je me glissai à ses côtés, voulus la prendre dans mes bras pour la caresser… mais elle n’était plus qu’une masse inerte et semblait bien décidée à le rester ! Je n’avais plus qu’à dormir. Plus d’une fois, durant la nuit, j’essayai de raviver ce corps, mais sans succès. C’était comme si je n’existais pas.

Il était encore tôt lorsque je la sentis se lever, sans un geste pour moi. Mon ouïe me permit ensuite de deviner qu’elle prenait une douche dans la salle de bains. Je m’étais résigné. De toute évidence, ce n’était pas pour cette fois. Encore fatigué, je continuai à somnoler en rêvant à d’autres nuits, plus chaudes.

Perdu dans mes rêves et engoncé dans un demi-sommeil, il me sembla sentir des mouvements sur le matelas. Je n’y prêtai guère d’attention alors que je me remémorais les quelques nuits brûlantes que j’avais passées avec la mariée. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il m’arrivait. Dans mes rêves, je revivais les baisers passionnés de la mariée, mais ceux-ci me semblaient plus appuyés et plus parfumés qu’ils ne l’avaient été en réalité.

Je mis un certain temps pour me rendre compte de la réalité. Je continuais à « embrasser » dans mes rêves, mais je sentais bien que ma langue avait fort à faire. D’un autre côté, la bouche que j’embrassais semblait se déplacer plus que de coutume, s’appuyant parfois fortement sur mes lèvres. Mais était-ce une bouche ? Étaient-ce des lèvres ? C’étaient les miennes, mais je dus me rendre à l’évidence : j’étais en train d’embrasser goulûment l’intimité la plus intime de la belle qui ne m’avait jusque là manifester aucune marque d’affection. Elle s’était agenouillée au-dessus de ma tête et lovait sa grotte délicate avec insistance sur ma bouche pour se laisser ravir par ma langue. Celle-ci ne demandait que ça ! Lorsque je compris enfin ce qui se passait, j’entrai pleinement dans cette sublime réalité et je m’abreuvai à cette source qui s’offrait à moi. Il ne fallut que quelques minutes pour qu’elle s’appuyât lourdement sur ma bouche secouée par des spasmes magiques. Ce furent les premiers, mais pas les derniers.

À peine remise de ses émotions (je ne suis pas sûr que je l’étais des miennes), elle se retourna – continuant à présenter à ma bouche ses lèvres intimes – et enroba de la sienne mon soleil de nuit, peu habitué à briller en matinée. La sensation était délicieuse. Pourtant, j’eus l’impression qu’elle était plus concentrée sur son propre plaisir que sur le désir de faire naître le mien. Avec le recul, je crois qu’elle ne faisait que temporiser en ce qui me concerne, tout en s’activant avec insistance pour jouir pleinement de l’abonnement au plaisir qu’elle avait décidé de s’octroyer.

Elle me fit ainsi découvrir une nouvelle fois cet art mystérieux et typiquement féminin de pouvoir conduire et maîtriser le rythme amoureux jusqu’au moment où la femme rejoint le nirvana sans jamais laisser l’homme exploser de plaisir. Elle m’emmena ainsi vers des sommets progressifs où je croyais chaque fois atteindre le septième ciel. Elle y arrivait chaque fois avant moi, en profitait pleinement, puis se mouvait délicatement et recouvrait de ses lèvres mon volcan pour en retarder l’éruption tout en maintenant la lave active.

Je ne sais plus trop dans quelle position nous étions lorsque je sentis que cette fois je ne pourrais résister. Elle le sentit aussi, se retira de mon membre, et l’engouffra littéralement dans sa bouche afin de ne perdre aucune goutte de mon plaisir. Ce fut un jaillissement suprême. J’étais entièrement cette sève qui giclait dans cette bouche accueillante et chaude. Mon cri de jouissance n’eut d’égal que sa ferveur à se délecter de mon sang.

Lorsque nous reprîmes nos esprits, je la regardai. Elle était belle et lumineuse. Ses yeux pétillaient. Elle rapprocha ses lèvres des miennes. C’était la première fois que je les découvrais. Nous nous donnâmes un long et langoureux baiser. C’était le premier, mais pas le dernier. Elle me susurra alors à l’oreille « J’adore les petits déjeuners. Veux-tu en partager avec moi ? ».

dimanche 18 mars 2012

Retrouvailles entre hommes

Nous étions une dizaine de copains d’études à nous retrouver chez l’un d’entre nous. Il avait réussi, comme on dit, et habitait une bien jolie maison perdue dans les bois. Il nous avait invités pour un week-end souvenir, entre hommes. Sauf qu’il était marié et que sa femme était bien jolie, tout en étant d’une timidité assourdissante.

Je ne sais si elle avait ou non reçu des instructions en ce sens, mais si elle nous avait accueilli avec politesse lors de notre arrivée, nous ne l’avions plus vue ensuite. C’étaient vraiment des retrouvailles entre mecs !

Après une nuit de folie où nous avions passé notre temps à refaire le monde tout en vidant quelques bouteilles, nous étions pour la plupart partis faire une balade dans la propriété de notre hôte. J’avais un peu la tête dans le cirage et après quelques centaines de mètres, je décidai de rentrer dans la maison espérant y trouver une aspirine quelconque ! Je ne faisais guère de bruits, mais lorsque j’entrai dans le salon, je fus stupéfait d’en entendre certains reconnaissables entre tous. Il y avait de l’amour dans le coin. Je ne tardai pas à découvrir le corps nu du plus timide de mes amis. Visiblement, il labourait de belles terres, dont je ne voyais que les jambes fines et les bras enserrant son cou. Je crus reconnaître les pieds de notre hôtesse, mais je n’en étais pas sûr, car je n’avais fait que les entrevoir. En tout cas, ces deux-là avaient l’air de prendre beaucoup de plaisir à cette rencontre impromptue.

Le spectacle était joli, mais j’avoue que je cherchais avant tout de l’aspirine et je continuai mon chemin. Je finis par en trouver dans la salle de bains et m’en allai en attendre les effets en m’allongeant sur mon lit. Lorsque je me sentis mieux, je descendis vers le salon. Les amis n’étaient pas encore rentrés, mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir exactement au même endroit les mêmes jambes délicates avec les mêmes pieds que je reconnaissais maintenant avec certitude et les mêmes bras enserrant cette fois le cou d’un autre copain que je savais spécialement enclin à la chose.

Je sortis et j’essayai de retrouver les autres, sans succès. Je revenais chaque fois vers le salon où je découvrais inexorablement les mêmes jambes et les mêmes bras de notre hôtesse serrant contre elle un corps nu qui, lui, n’était jamais le même.

Lorsque, enfin, je retrouvai mes amis, le compte était là : il y avait notre hôte et puis les huit autres comparses dont j’étais sûr d’avoir vu la raie anale vibrer au rythme des convulsions de notre hôtesse. Lorsqu’il me vit, notre hôte s’exclama : « Mais où étais-tu ? Chacun de nous t’a cherché, en vain ! J’ai moi-même fouillé chaque buisson du jardin ! ».

Nous partageâmes un dernier repas, toujours entre hommes. Lorsque nous nous apprêtâmes à rentrer chacun chez nous, la charmante épouse de notre hôte surgit d’on ne sait où. Je n’eus aucune difficulté à identifier ses jambes si délicates et ses pieds d’une pureté exemplaire. Elle se laissa altièrement baiser la main par chacun de mes camarades qui prenaient congé de nos hôtes, mais lorsque ce fut mon tour, elle approcha son visage du mien pour me faire la bise. Je l’entendis alors murmurer : « Il me semble que nous n’avons pas pu faire plus ample connaissance. Il faudra que vous reveniez ! ».

samedi 25 février 2012

Le corps d’une fée

Je n’avais jamais oublié les doigts de cette fée qui m’avaient transporté au-delà de l’extase, un jour que je m’étais aventuré dans ce salon de massage pourtant tout à fait conventionnel. Il m’arrivait souvent d’y repenser et, chaque fois, je sentais gonfler cette partie de moi qu’elle avait su si bien apprivoiser. C’était comme si elle me massait encore, avec cette même sensualité électrique.

Repassant une nouvelle fois devant ce salon – était-ce un hasard ? – je ne pus résister à l’appel. Je savais que j’avais peu de chance de retrouver la même masseuse dont je n’avais d’ailleurs pas pu voir le visage ni quoi que ce soit d’autre. Je ne connaissais que ses doigts, alors qu’elle connaissait tout de moi. Sans trop d’espoir, j’entrai à nouveau dedans la chambre de massage et me couchai sur la table, en veillant à recouvrir mes fesses de la serviette qu’on m’avait donnée à cet effet. L’ambiance était douce. Lumière tamisée. Senteurs d’Orient. Musique relaxante.

Quelqu’un entra dans la pièce, sans bruit. Je m’attendais à sentir des mains parcourir mon corps, mais ce ne furent que des doigts qui déambulaient assez rapidement et légèrement, des pieds à la tête, de celle-ci au bout de mes bras. Cela dura quelques minutes. Je ne savais pas si ces pas de doigts me détendaient ou au contraire m’attisaient. En tout cas, tous mes sens étaient mis en éveil par ce traitement étonnant. J’entendis alors un murmure. Sa bouche était juste à côté de mon oreille. C’est à peine si je compris ce qu’elle me susurrait : « Levez-vous ! À votre tour ! ». Lorsqu’elle me répéta ces mots, je décidai de me lever. J’eus à peine le temps de me mettre debout et de me retourner pour la voir qu’elle était déjà couchée sur la table.

Je découvris un corps de rêve, nu, disponible, mais sans visage. Sa peau était ambrée. Ses épaules délicates descendaient vers un creux des reins ciselé de manière parfaite. La courbe repartait alors pour découvrir deux monts jumeaux d’une rondeur irréprochable, séparés par un sillon harmonieux. Au pied des monts, deux jambes inouïes, dont le galbe impeccable invitait à la caresse.

Ne sachant que trop faire, je ne résistai pas à cette invitation. Je laissai couler quelques gouttes d’huile sur ces jambes que je commençai à masser. Je n’ai aucune science à cet égard, mais ayant pu plus d’une fois bénéficier de tels traitements, je me sentais à même de rendre la pareille.

Mes doigts parcoururent donc – avec fermeté et sensualité – ce corps de rêve. Je commençai par les jambes pour remonter vers les épaules et redescendre de celles-ci vers la courbure des reins. Mes passages sur ses fesses n’étaient au début que furtifs, mais la chair y semblait si accueillante que je commençai petit à petit à m’y attarder, sans vraiment m’en rendre compte.

À force de caresser ces hauteurs envoûtantes, le sillon qui les sépare s’élargissait singulièrement pour laisser apparaître un délicat cratère qui semblait recouvrir un volcan, ainsi qu’un sillon plus court mais plus profond qui luisait ardemment. Je n’avais plus trop le contrôle de mes doigts qui étaient de plus en plus attirés par ces deux orifices. D’ailleurs, plus ils s’y aventuraient, plus le corps entier que je massais semblait frémir d’aise.

De mon côté, étant nu moi-même, je ne pus m’empêcher de constater que ma hampe était désormais fièrement dressée. Je n’y accordai que peu d’importance. L’accueil que recevaient mes doigts dans leur découverte intime était tel que toute ma concentration s’y délectait. J’explorais des grottes désormais pleinement ouvertes. L’huile de massage se mélangeait à des fluides bien plus magiques. Surtout, je sentais combien à chaque petit mouvement aussi localisé que précis, le corps entier semblait s’embraser. Alors que mes doigts s’insinuaient encore un peu plus loin pour croiser ces deux univers en feu, ce corps mystérieux fut pris d’une véritable transe, accompagné d’un feulement étrange. Je ne savais plus que faire. Je le sus moins encore quand le calme revint me permettant de contempler à nouveau toutes ces courbes exquises.

Elle semblait maintenant dormir. La musique s’était arrêtée. Je me rappelai alors qu’on reste toujours seul une fois que le massage est fini, pour redescendre sur terre à son propre rythme. Je caressai une dernière fois la courbe de ses reins et ses épaules. J’allai me rhabiller et quittai ce lieu mystérieux sans parler à personne. Ma propre excitation avait disparu d’un point de vue physique, sans avoir pu exploser, mais mentalement j’étais maintenant en tension extrême. Et c’était délicieux.

mardi 14 février 2012

Un sein bien caché

Elle m’avait dit : « Je n’en peux plus ! Il fait trop froid ! Ce soir, je prends un bain bien chaud, et puis dodo… ». Je n’avais pas trop su quoi lui répondre. D’habitude, elle est plutôt du style résistante, jamais atteinte par les aléas de la vie. Mais là, il fallait croire qu’elle était au bout du rouleau.

Elle s’était recroquevillée à côté du feu que j’avais allumé, dégustant le cognac que je lui avais proposé. Elle semblait vannée, mais ce trouble dans ses yeux ne faisait qu’attiser sa beauté aussi mystérieuse qu’éclatante.

Après un repas dont elle semblait absente, elle rejoignit la salle de bains tout en me demandant de venir vérifier si elle ne s’était pas noyée. Elle était complètement hagarde et je commençais à m’inquiéter.

Lorsque j’entendis que l’eau s’arrêtait de couler, j’attendis encore quelques instants, puis je me dirigeai vers la salle de bains. Je frappai doucement à la porte, sans aucune réaction. Je pénétrai cette pièce intime, surchauffée. Et je ne vis que lui. Elle était couchée dans la mousse du bain, sur le ventre, ne laissant apparaître que son versant callipyge que même un moine ascète n’aurait pas ignoré.

Je ne l’ignorai pas ! À peine avais-je eu le temps de voir cette pure merveille que je me retrouvai aussi nu qu’un ver et que je me plongeai à mon tour dans ce bain valentinesque. L’eau était chaude. Moins encore que la chair que j’effleurai du bout de mon prépuce. Elle était vraiment en chaleur, c’est ce qui m’émut éperdument. Que son antre le plus intime soit rempli d’humidité, c’était normal. Elle baignait dans l’eau de toute part. Mais découvrir cette chaleur voluptueuse, alors que dehors il faisait si froid, eut un effet direct incommensurable. La partie de moi qui me réjouit le plus avait doublé de volume et se dressait fièrement devant cette ouverture à demi cachée ! Pour moi, cette cachette était surfaite. Et c’est avec un bonheur inédit que je pénétrai cet univers sodomiesque qu’elle m’avait toujours refusé.

Nous étions en plein délire. La seule chose d’elle que je voyais avait la forme d’un cœur et je m’y accrochais autant que faire se peut. C’était bien plus d’ailleurs que de m’y accrocher. C’était une véritable pénétration, autant humide que brutale.

Lorsque j’explosai, j’eus l’impression qu’elle-même entra en transes. Le muscle dans lequel je me trouvais se resserra comme s’il n’avait jamais été ouvert. J’étais littéralement enfermé, incapable de réaliser le moindre mouvement, tout en étant envahi d’une chaleur brûlante. Et l’eau clapotait jouissivement. Libidinalement. Éternellement.

Lorsque enfin son étreinte annulaire se desserra, je pus me retirer tout en en ressentant des plaisirs insoupçonnés. Elle se retourna alors, faisant enfin apparaître son visage lumineux. Elle me dit alors : « Je ne m’attendais pas à ça ! Mais je suis remplie d’une nouvelle énergie incroyable ! Belle Saint-Valentin, mon amour ! ». Je ne pus que me demander, mais qui est donc ce Valentin élevé au statut de sein, alors qu’elle ne m’avait présenté que son postérieur ?

jeudi 2 février 2012

Le baiser

Ce que j’aime, c’est notre baiser. La rencontre de tes lèvres, le jeu délicat du dialogue et de l’ouverture, le chemin à se frayer – doucement et sensuellement – vers l’échange de nos langues, le partage de nos fluides, de nos parfums, de notre profondeur.

Quand ce contact s’établit, que nos langues dialoguent autour de notre amour, que ce dialogue efface toutes les petites et grandes vexations de la journée, que je ne sens plus que ton amour et ta tendresse, que nous nous laissons aller à cette volupté, alors – quels que soient mes doutes, ma fatigue, mon spleen – je sens mon corps entier se gonfler, prêt à te rendre le plus beau des hommages. Ce sont nos bouches qui s’excitent, mais c’est surtout toute ma virilité qui se dresse. Rien que par ton baiser.

Il paraît que les prostituées refusent d’embrasser. Enfin, je suppose qu’il ne s’agit que de certaines d’entre elles. J’admire celles qui le refusent. Elles ont compris que c’est dans ce baiser que réside le véritable acte d’amour. Faire l’amour sans s’embrasser, c’est comme marcher en montagne sans regarder le paysage, ou aller à un concert sans fermer les yeux pour mieux écouter la musique, ou manger au restaurant sans déguster le vin du patron… Mais s’embrasser pour faire l’amour, c’est découvrir le nirvana au-delà du plaisir, c’est transcender l’orgasme pour en faire l’extase, c’est mourir de cette petite mort qui en devient si grande que plus rien n’a d’importance, si ce n’est nos corps qui s’entrelacent et se subliment.

Ce soir, voudras-tu de mon baiser ?

dimanche 29 janvier 2012

Déferlante

Ce fut une vague inouïe !

Ayant encore en bouche les parfums de ses effluves brumeux, je descendis au restaurant. Comme je m’y attendais, elle était là, sublime. Vêtue d’une robe étroite et noire, aux fines bretelles, elle ne pouvait cacher qu’elle n’avait pas de sous-vêtement. Du moins au-dessus. Son sourire – lorsqu’elle me vit – fut resplendissant. Je m’approchai d’elle, lui saisis la main et la lui baisai. Ce geste désuet la ravit, de toute évidence.

Nous nous retrouvâmes là où nous avions arrêté de bavarder dans l’avion. Elle m’exposa les nouveaux développements de ses projets en faveur de la femme, en Afrique. Je lui fis part des miens, en faveur des enfants. Nous refaisions le monde. Un monde où les femmes et les enfants auraient le pouvoir ! Son regard ne quittait pas le mien. Elle était plus belle encore que le souvenir que j’en gardais. Il est vrai que la dernière partie d’elle que j’avais pu voir de près ne reflétait pas nécessairement toute la grâce qui se dégageait d’elle. Quoique !

Lorsque nous eûmes fini de dîner, elle me dit juste « 221, dans un quart d’heure » et se leva, majestueuse. J’eus vraiment l’impression que tous les convives ne regardaient qu’elle. C’était du moins mon cas et je m’extasiais devant cette silhouette féline.

Inutile de dire qu’un quart d’heure plus tard, je me trouvais devant la porte de la chambre 221. Elle était ouverte et je me glissai dans la chambre. Celle-ci était absolument identique à la mienne et pourtant je me retrouvai dans un autre monde. Le parfum était subliminal. Les lampes étaient éteintes, mais il y avait une cinquantaine de bougies allumées, je ne sais comment et par qui. Elle était allongée sur le lit, toujours habillée de sa fine robe noire, et elle me sourit tellement que je sentis immédiatement le centre de mon corps s’animer et m’appeler à des ébats voluptueux. Sans hésiter une seconde, je répondis à cet appel !

Il serait impossible de raconter ce qu’il se passa ensuite. Les mots manqueraient et ceux qui se trouveraient ne témoigneraient jamais assez de la déferlante qui secoua cette chambre 221. Cette femme m’a emmené partout, m’a fait découvrir des univers d’amour absolument prodigieux. Elle s’est donnée comme jamais aucune autre femme ne l’avait fait. Elle n’était plus elle-même, mais nous n’étions chacun qu’une partie de l’autre, totalement imbriquées. Sa jouissance créait la mienne et les contrées d’amour que nous explorions semblaient n’avoir jamais été découvertes par qui que ce soit. C’était le nirvāna absolu. Je vivais tout à la fois le désir des sens, le désir d'existence et le désir d'annihilation. Désormais, je savais que le plaisir total pouvait exister.

Cela dura 5 jours. Ou plutôt 5 nuits. Nous passions nos journées chacun de notre côté à nous occuper de nos différents projets. Mais dès que notre travail s’achevait, nous nous retrouvions dans la chambre 221, sans même passer par le hammam. Nos jeux amoureux nous fournissaient toute la chaleur que nous voulions. Chaque soir, nous dînions ensemble en échangeant dignement à propos de nos espoirs et de nos rêves de solidarité et de respect. Le repas terminé, il s’écoulait un quart d’heure. Pas plus. Et la chambre 221 revivait alors des moments dont elle se souviendra longtemps. Nos corps se buvaient littéralement. Je n’ai jamais connu un tel plaisir.

Le vendredi soir, après une longue journée, lorsque je descendis au restaurant, elle n’était pas là. Je m’en inquiétai auprès du maître d’hôtel. Il me dit qu’elle était partie à l’aéroport. J’avais oublié que voyageant avec la compagnie nationale, mon vol ne partait que le samedi. Lorsque je rentrai dans ma chambre, je trouvai une enveloppe et une rose sur mon lit. J’ouvris l’enveloppe et avec un bonheur prodigieux quoique douloureux, je lis ces quelques mots : « Je n’ai jamais connu une telle déferlante et je ne l’oublierai jamais. Nos corps sont faits pour s’unir, mais nos vies nous délient. Notre lien sera éternel, pour autant qu’on puisse le laisser là où il s’est noué. Une dernière fois, je délire avec vous. Adieu. »

Je ne l’ai jamais revue.

samedi 28 janvier 2012

Hammam animé

Quelques mois plus tard, je me retrouvais à nouveau dans cet hôtel que j’apprécie. En Europe, c’était désormais l’été, mais là-bas, c’était la saison froide. Ce n’est bien sûr jamais le froid glacial que nous pouvons connaître. Il n’empêche que j’apprécie terminer mes journées de travail par un tour dans le petit hammam que l’hôtel propose. C’est le meilleur moyen de se réchauffer et de se détendre.

Ce soir-là, j’entrai donc dans le hammam. Tenue de bain obligatoire. Dans les brumes des émanations vaporeuses, je vis un corps allonger sur le plus haut des reposoirs, une des jambes posées sur la marche inférieure. C’était une femme et je reconnus immédiatement son bikini blanc. Il y a des choses qu’on n’oublie pas ! Si la première fois que nous nous étions rencontrés, elle n’avait pas réussi à attiser mes sens, la deuxième restait encore dans ma mémoire comme un souvenir irréel.

Les yeux fermés, elle ne réagit pas lorsque j’entrai ni lorsque je m’assis sur la marche inférieure. La situation m’excitait prodigieusement : cette vapeur, cette chaleur, cette humidité, cette jambe posée nonchalamment. Je n’hésitai pas un seul instant : j’écartai le fin morceau de tissu blanc qui était à la hauteur de ma tête et commencer à titiller de ma langue ces lèvres qui semblaient m’attendre. Elle n’offrit aucune réaction, et je ne sus pas si l’humidité que je découvrais était celle de la vapeur qui nous entourait ou avait une origine interne. En tout cas, ma langue baigna immédiatement dans un fluide onctueux, délicatement parfumé.

Elle ne réagissait toujours pas, si ce n’est par un léger mouvement de sa jambe qui me laissait plus de place encore pour me délecter de ces arômes dont la fraîcheur contrastait avec la chaleur moite dans laquelle nous étions. Je léchais, je suçais, je titillais, je virevoltais, je pénétrais, je ressortais. L’imagination de ma langue m’étonnait moi-même. Petit à petit, je sentis que son corps s’embrasait doucement sous mes embrassades. Elle finit par poser ses mains sur ma tête pour mieux m’empresser contre elle.

Je la sentais proche désormais d’une extase voluptueuse. Ses mains attiraient ma tête vers elle alors que son pubis se collait littéralement à ma bouche. C’est à ce moment que la porte du hammam s’ouvrit et qu’un couple y pénétra. Perdus dans le brouillard et dans nos rêves, nous finîmes ce que nous étions en train de faire, sans nous préoccuper de nos nouveaux comparses. Elle eut un mouvement brusque, sans un bruit, sans le moindre gémissement. La poigne de ses mains était si forte que ma tête ne put se retirer, m’obligeant à savourer des effluves inattendus.

C’est elle qui se releva la première, sans un regard ni vers le couple qui nous avait rejoint, ni vers moi. Je la vis s’en aller, admirant la délicatesse de ses courbes de femme. Je restai étendu sur le reposoir où j’étais, tout encore plongé dans le mystère de ce que je venais de vivre. Avais-je vraiment vécu ce nouveau moment ?

Lorsque je me relevai pour m’en aller, je jetai un coup d’œil vers le couple silencieux. Ils étaient assis sur la même marche, imbriqués l’une sur l’autre. Le brouillard était dense, mais il me sembla bien que la main de l’homme s’était infiltrée dans la culotte de sa compagne et que ses doigts exerçaient une rotation régulière sur cette région qui décidément offre tant de plaisirs.

dimanche 1 janvier 2012

Voyage

Trois jours plus tard, je repartais vers l’Europe. J’allais quitter la chaleur de l’été austral pour retrouver le froid de notre hiver, mais j’avais hâte de me retrouver chez moi. Dès que j’arrivai à l’aéroport, je la vis, elle, la femme de la piscine. Elle était toujours aussi jolie. Elle visitait les magasins tax free et je ne cherchai pas à capter son regard.

Dès que l’embarquement fut ouvert, je rejoignis mon siège situé en classe affaires. J’attendais le décollage, m’apprêtant à manger rapidement puis à dormir durant la plus grande partie du voyage. J’en avais bien besoin. Tout le monde semblait avoir embarqué quand je la vis entrer à son tour dans l’avion et rejoindre sans coup férir le siège qui était à côté du mien. Quand elle me vit enfin, elle me décrocha un de ces sourires sublimes dont j’avais déjà pu bénéficier. Visiblement, elle ne m’en voulait plus.

Étant cette fois côte à côte plutôt que face à face, la conversation s’engagea avec plus de facilité. Cette femme était bien plus intéressante que je ne l’avais cru de prime abord. Elle menait en Afrique des tas de projets en faveur des femmes. Elle m’expliqua d’ailleurs qu’elle passait la plus grande partie de ses journées avec des femmes et que, le soir, elle se sentait souvent en manque d’homme. J’avais remarqué.

Le dîner fut rapidement servi. Délicieux et accompagné d’un vin suave. Dès le repas terminé, je me préparai à m’endormir, ce que je fis rapidement, même si mon sommeil est toujours léger quand je suis en avion.

Je ne sus pas trop si je rêvais ou non, mais il me sembla que des doigts s’affairaient autour de ma ceinture. Inconsciemment ou non, je décidai d’ignorer ces mouvements et de rester plongé dans mon sommeil béat. À vrai dire, ce fut assez difficile. Les doigts semblaient s’être attaqués désormais à ma braguette, en dégageant tout ce qui pouvait l’être. J’ouvris un œil, mais je ne vis que la couverture qui me recouvrait.

C’est à ce moment précis que je sentis une main saisir l’excroissance centrale de mon corps. Celle-ci n’ayant plus servi depuis un certain temps, elle gonfla rapidement et lorsqu’elle se retrouva happée dans une bouche chaude et avide, elle avait déjà atteint une taille respectable. Je ne sais pourtant si ce que je vivais était respectable ou non ! Cette bouche m’enveloppait majestueusement. Elle exerçait un mouvement vertical alors que ses lèvres m’enserraient avec une fermeté douce et voluptueuse. Lorsque les lèvres atteignaient l’extrémité de ma hampe, celle-ci était titillée par une langue qui semblait n’avoir jamais fait que ça. Je ne savais toujours pas si je rêvais ou non, mais cette caresse buccale appartenait de toute façon à un monde féerique et subliminal, bien loin de ma réalité.

Les mouvements de la bouche se faisaient de plus en plus insistants, mais aussi de plus en plus profonds. Il me semblait que mon membre n’avait jamais été aussi énorme alors même que je ne me rappelais pas qu’il avait été avalé aussi complètement. La sensation de sentir les lèvres enserrer la base de mon bâton tout en étant excité à son extrémité était en soi un rêve que je n’aurais jamais imaginé.

J’étais ainsi plongé dans une extase immatérielle lorsque je me sentis venir du plus profond de mon corps. La seule réponse que je reçus fut de percevoir la bouche m’enserrer encore plus. Ce fut un véritable feu d’artifice dont chaque étincelle était engloutie instantanément. Le calme revenu, la bouche me parcourut encore tout au long et s’attarda dans une caresse exquise et soyeuse.

Je fus réveillé par les lumières annonçant le petit déjeuner. Je regardai ma voisine qui dormait profondément, un sourire lumineux éclairant son visage radieux. Lorsque je retirai la couverture m’apprêtant à me dégourdir les jambes, je fus surpris de me découvrir à moitié nu et m’empressai de me rhabiller comme si de rien n’était. Cette femme était décidément bien surprenante.