C’était un temps où j’étais assez tendu. Enfin, c’est une manière de parler. J’étais tendu dans ma tête et dans de nombreuses parties de mon corps. La tension était forte. Mais à vrai dire, au milieu de mon corps, je ne parvenais plus à me tendre, justement. Pour être mou, c’était mou.
Elle était adorable. Elle comprenait. Elle-même me disait toujours ne pas être trop intéressée par la chose. Ce qui la branchait vraiment, c’était la tendresse. Rien que de se sentir blottie contre moi à s’échanger quelques caresses la ravissait. Disait-elle. Avec le temps, j’avais quelques doutes. Il lui manquait quelque chose, c’est sûr. Mais elle ne pouvait me le dire. Ce n’était pas dans son discours.
Alors, lorsque nous nous retrouvions dans notre grand lit, moi, je m’enfermais dans mes tensions qui ne parvenaient plus à me tendre, et, elle, elle me donnait quelques caresses comme elle aurait aimé – disait-elle – que je lui donne : elle faisait circuler ses doigts sur mon torse, cherchant peut-être – qui sait ? – un sein que je ne pouvais lui offrir.
Je finis un soir par lui dire : « Tu sais, le problème n’est pas là… Tu tournes autour, mais si tu ne le prends pas à bras le corps, il risque fort de continuer à tournoyer ». Son mouvement rotatif s’arrêta un instant, hésitant. Elle ne dit rien. J’eus encore droit ce soit-là à quelques caresses sur mon torse et puis, nous nous endormîmes comme nous le souhaitions tous les deux d’ailleurs.
Les soirs suivants furent essentiellement tournés vers le sommeil. Ou un semblant de sommeil. Moi, j’essayais de me détendre tout en m’inquiétant de ne plus savoir me tendre. Elle, elle essayait sans doute de savoir où était le problème et de quelle manière elle pourrait le saisir. Comment dormir avec ces questions ?
Vint le soir. J’étais déjà couché, perdu dans mes pensées, pris dans mes plaies. Comme chaque soir, elle me donna un baiser chaste sur les lèvres. Elle éteignit la lumière et se rapprocha de moi. J’eus à peine le temps de percevoir sa tête se déposer dans le creux de mon épaule que je sentis sa main saisir volontairement cette excroissance qui m’avait valu tant de plaisir mais qui était au centre de mes tourments désormais. Je sentis qu’elle la saisit, mais à vrai dire, il n’y avait pas grand chose à emparer. Et, même si je fus surpris, je ne fus pas saisi.
Mais sa main était là. Chaude. Délicate. Ferme. Elle resta immobile pendant un temps. Puis, j’en pris conscience : elle exerçait un mouvement diffus qui serrait et desserrait. Du moins, c’est l’impression que j’avais, car je n’étais plus très sûr de mes sensations.
Petit à petit, cependant, je dus me rendre à l’évidence : il y avait quelque chose qui se passait et je commençais à ressentir des perceptions que je n’avais plus connues depuis longtemps. Une certaine tension était en train de naître. Je gonflais. Sa main put d’ailleurs commencer à prendre d’autres positions. Elle avait désormais quelque chose à se mettre sous les doigts. Ceux-ci en frémissaient d’aise et parcouraient ce morceau de chair avec ravissement. J’en étais ravi aussi, il faut bien l’avouer.
Son corps était désormais serré contre le mien. Plus elle mettait d’énergie à entretenir la tension, plus elle se collait contre moi. Elle n’était pas en reste. Je m’apprêtais à lui rendre le plaisir qu’elle me donnait quand sa main accéléra encore son mouvement autour d’un membre qui avait retrouvé sa fierté d’antan. Lorsqu’elle plaqua ses lèvres sur les miennes, ce fut une explosion magistrale. Je n’en suis pas sûr, mais j’eus l’impression qu’elle-même en jouit.
Nous en restâmes là, non sans nous serrer dans nos bras, heureux de ces retrouvailles. Les nuits qui suivirent furent exceptionnelles.
vendredi 19 février 2010
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Il faut bien prendre les choses en main... Certaines choses ne s'usent que si l'on ne s'en sert pas ! :)
RépondreSupprimerLe manque,je connais avec sa facette physique et sa facette tendresse sentimentale.
RépondreSupprimerBeau récit
Roc.