jeudi 14 août 2014

Caresse-la

Elle m’avait dit : « Caresse-la pour moi, s'il te plaît... ». Elle me parlait de plaisir partagé, de souvenirs de lèvres qui se font douces et roses et rondes, prêtes au plaisir.

Nous étions loin l’un de l’autre, mais le désir était proche de l’une comme de l’autre. Il nous fallait bien le vivre d’une manière ou d’une autre. L’autre, celui ou celle qu’on imagine, qu’on fantasme, qu’on désire, qu’on construit… Sans plus trop savoir si son existence est réelle ou non, si son corps ressent vraiment ces frissonnements qui font vibrer et gonfler les morceaux de vie qui nous animent. L’autre qui existe quelque part, mais sans réalité concrète présente.

C’est ainsi que des caresses virtuelles s’échangent, que des baisers langoureux s’imaginent, que des effleurements furtifs parcourent l’échine de corps sans réelle existence. Comme si la vie pouvait s’arrêter et s’offrir le rêve d’une nuit.

Alors, perdue elle-même dans ce rêve, elle m’avait dit : « Caresse-la pour moi, s'il te plaît... ». Je n’ai pu que lui obéir.

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