dimanche 1 novembre 2009

En vie, toujours

Tu es en train de lire, me tournant le dos. Je suis allongé à côté de toi, la tête remplie des soucis qui ont émaillé ma journée. Je te regarde. J’ai envie de toi, mais tu lis. Sur ma table de nuit, il y a cette huile parfumée que tu aimes tant. Je la saisis et m’en enduis les mains. Celles-ci commencent à masser, doucement, le haut de ton dos. Dès la première caresse, je te sens frémir. Tu lis encore un petit peu, mais très vite tu fermes ton livre et tu te couches sur le ventre.

Je m’accroupis sur toi pour mieux te masser. Mes mains enveloppent ton dos, tes épaules, tes bras, le creux de tes reins. Ostensiblement, tu te détends. Tu dois aussi sentir ma troisième main, dressée, qui te parcourt le dos en ne sachant cacher son objectif.

Je me retourne pour pouvoir masser tes jambes. Tout mon corps rejoint la plante de tes pieds et remonte dans un mouvement régulier sur tes mollets, tes cuisses et – imparablement – là où tes jambes se rejoignent. Mes doigts s’attardent de plus en plus dans cette intimité où se mêlent huile et cyprine. Tu frémis lorsque mes doigts tentent une douce incursion dans cette grotte humide qui pourtant appelle un autre invité.

Je me place derrière toi, tu te soulèves et nous nous connectons immédiatement. Nos mouvements respectifs s’harmonisent. Mes mains passent désormais de tes seins à ton bas-ventre où elles titillent tes boutons d’amour. Nos souffles se font courts.

Mais tu te retires, tu me projettes sur notre lit de telle sorte à pouvoir à ton tour me masser, si ce n’est que c’est ta bouche qui agit et qu’elle se concentre sur une seule partie de mon corps, celle qu’elle peut engouffrer, enrober et déguster. Je déguste aussi, d’une autre manière.

Je n’en peux plus. Je te couche sur le dos, te recouvre de mon corps comme tu l’aimes et te pénètre à nouveau dans un état d’extase profonde. Nos pubis se collent l’un à l’autre et je sens monter en toi un plaisir incommensurable. Tout ton corps frémit pendant que tu gémis de bonheur. Ton exaltation se prolonge comme si elle n’avait plus de fin. Tes doigts griffent le bas de mon dos, ce qui déclenche instantanément en moi une explosion d’allégresse. Je hurle à mon tour en me déversant en toi. Je n’existe plus. Je suis toi. Nous sommes nous. Nous sommes en vie.

7 commentaires:

  1. Joli début de nuit, et de mois ! Troublant car presque le même, ici...

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  2. Plus qu'un texte... Un film dont cette séquence est extraite... Je ne l'imagine pas, je la sens, la respire... Et pourtant, elle si loin de moi... Alors, pourquoi suis-je à me demander? Pourquoi ce non rendu sensuel, lorsque je lui caresse le dos à mon aimée... Je ne me plains pas, je souffre en silence, tout simplement.

    Parfois, je n'ai plus envie de passer chez toi... La raison en est simple... Je ne vis rien de ce à quoi j'aspire, la tendresse, l'amour... Ai-je à ce point été aussi indifférent à porter ma tendresse, pour mériter cela en retour... Sans doute, trop retourné sur mon égo, je l'avoue... Et, merde!

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  3. @ Ambre
    Comme quoi, y a rien de plus banal ! :)

    @ Michel
    "Reste devant la porte si tu veux qu'on te l'ouvre. Rien n'est fermé jamais, sinon à tes propres yeux." [Farid Al-Din 'Attar]

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  4. Il aurait pu rester là, à regarder la nuque et le dos de sa liseuse, il aurait pu s'endormir bercé par le flots d'idées et penser à toutes les tracasseries quotidiennes.
    il n'en a rien fait pour le plus grand plaisir de ces deux êtres amoureux.
    Pourtant, c'est dans l'attente que la monotonie s'installe, dans l'attente d'un geste, d'un mot...
    Rien n'est plus fort que l'initiative lorsque l'on veut donner un beau déroulement à sa vie, créer la magie.
    Joli texte
    Miss Anis

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  5. @ kelkun kinoze
    Osez…

    @ Miss Anis
    Comme vous avez raison : on passe sans doute trop souvent à côté de merveilles parce qu'on ne prend pas l'initiative !

    @ Vallis
    Ça donne encore plus envie quand on le vit !

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