Ce soir-là, je l’avoue, je ne rêvais que d’une chose : dormir. Je me suis couché à tes côtés. Tu étais en train de lire, une fois de plus. Je t’ai embrassé du bout des lèvres, déjà parti dans mes rêves.
Lorsque tu fermas ton livre, j’étais encore éveillé et ce n’est pas sans étonnement que je sentis tes doigts venir titiller mon torse. Je ne m’y attendais pas et me dis que ce n’était qu’une courte visite. Mais tes doigts s’obstinaient. Ils voltigeaient ici et là, survolant un instant mon ventre pour vite revenir vers des zones plus sages, décrivant sans discontinuer de petits cercles insistants.
Si mes premières pensées furent d’espérer la fin de ces mouvements qui m’empêchaient de sombrer dans les bras de Morphée, je dus bien constater petit à petit que le centre de mon corps n’était pas du même avis. Je sentais le sang affluer et gonfler mon membre avec ce délicieux picotement qui ouvre les horizons. Le désir enflait et se montrait plus pressant. À l’inverse de tes doigts qui couraient toujours de haut en bas, sans creuser les bas-fonds de mon ventre.
Je ne savais plus trop si je rêvais ou non. Mais mon corps et mon esprit n’avaient plus qu’une obsession : que tes doigts empoignent mon désir. Ils finirent par l’atteindre. Ce ne fut pas une prise ferme. Juste des frémissements, des glissements épisodiques. L’effet était par contre bien ferme. Y a-t-il une seule impression comparable à cette extase de se sentir presque éclater, pendu à cet instant de délivrance qui, inévitablement, viendrait maintenant d’un moment à l’autre ?
Il vint ensuite, le plus simplement du monde, moi en toi, toi autour de moi. L’éclat de mon plaisir s’entend encore dans l’âme de notre chambre. Je n’ai pas le plaisir silencieux. Quand je jouis, c’est tout mon être qui jouit. Ce fut le cas ce soir-là.
La jouissance fut forte, mais le vrai plaisir fut ce moment où mon esprit dormeur dut – sublime devoir ! - s’éteindre devant la vigueur du désir que tu avais pu faire naître. Les doigts de femme ont de ces secrets qu’il nous est donné parfois de goûter.
jeudi 12 mars 2009
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Quelle surprise délicieuse... Quel plaisir !
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