samedi 12 septembre 2009

Somnolence érotique

La journée avait été longue. Froide. J’étais rentré éreinté à l’hôtel où une fois de plus je me retrouvais seul. Il y avait un petit spa dans l’hôtel : piscine et hammam. C’était ce qui pouvait m’arriver de mieux. J’y suis allé. Une petite demi-heure d’hammam, transpiration et réchauffement garantis. Il n’y avait personne.

Je me suis plongé ensuite dans la piscine, j’ai fait quelques longueurs. Mon corps retrouvait une sérénité perdue. Je suis sorti de la piscine et je me suis étendu sur un transat recouvert d’un matelas moelleux. Juste ce qu’il me fallait. J’étais seul et détendu, mais toujours fatigué. Après m’être caché les yeux sous une serviette de bain, j’ai commencé à somnoler dans un état proche de la béatitude.

J’ai senti deux mains qui ont saisi, avec une douceur infinie, ma jambe gauche. Elles se déplaçaient dans un mouvement harmonieux, sans que je puisse savoir si c’était la main gauche ou la main droite qui était en haut ou en bas. Je ne savais d’ailleurs rien. Je sentais, c’est tout. Je ne savais même pas si je rêvais ou si…

Les mains continuaient à parcourir mes jambes avec une chaleur et une douceur subliminales. Il y avait là tant d’embrasement que je sentis naître une raideur agréable au centre de mon corps.

Les mains exploraient désormais mon torse et y faisaient naître des sensations d’une volupté parfaite. Que m’arrivait-il ? Je préférais ne pas le savoir. Simplement le sentir.

C’est à peine si j’ai senti des doigts soulever mon maillot de bain et le glisser le long de mes jambes. Par contre, j’ai senti parfaitement d’autres doigts enrouler ma hampe qui avait déjà adopté un volume consistant. C’était une main, mais très rapidement je sentis bien qu’il y en avait deux. Ou au moins deux. Je ne sais pas. En tout cas, elles imprimaient un mouvement permanent, enserrant cette tige qui n’en demandait pas tant. Ou plutôt qui ne demandait que ça. Comment ces mains pouvaient-elles créer une telle tension, une telle extase, une telle félicité ? Je somnolais toujours, je crois, mais je n’étais surtout plus que ce membre qui gonflait d’aise et de délectation.

À ce rythme, ce qui devait arriver arriva. Je fus saisi d’une décharge tout au long de mon corps. Je crois que mon cri envahit tout le spa, alors que les doigts d’une main se tenaient encore plus fermes autour de mon plaisir pendant que ceux de l’autre câlinaient mon torse et mes jambes comme pour leur dire au revoir.

Petit à petit, je ne sentis plus rien, si ce n’est un bien-être total. Je n’osais pas sortir de ma somnolence et profitais pleinement de l’obscurité créée par la serviette déposée sur mes yeux.

J’entendis une porte s’ouvrir, des pas se rapprocher, des voix rire aux éclats. Je sortis de ma torpeur. J’eus juste le temps de me redresser, de relever mon maillot accroché à mes genoux, de voir le fluide visqueux perché dans ma toison, de me relever comme si de rien n’était et de me plonger dans la piscine.

J’avais sans doute somnolé. Mais une seule certitude, je n’avais pas rêvé.

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