dimanche 6 septembre 2009

Sous la lune

Je devais rentrer plus tard. Je suis rentré plus tôt. C’est ma faute.

Il faisait déjà nuit. La maison semblait éteinte. Je suis entré sans bruit. Il n’y en avait aucun. Je suis monté en évitant tout grincement. Dans la salle de bains, je n’ai fait couler qu’un filet d’eau, pour ne pas faire de bruit, pour ne pas te réveiller. Il ne devait pas y avoir longtemps que tu étais au lit et je ne voulais pas t’extraire de tes rêves.

Sans lumière, j’ai ouvert la porte de la chambre. Sans aucun bruissement. Dans un silence parfait. Le rayonnement de la lune pénétrait dans la chambre. J’ai toujours aimé ces rayons qui illuminent quelque peu nos ébats, même quand tu as préféré éteindre la lampe de chevet. Les faibles rayons tombaient juste sur ton corps.

Il faisait chaud et les draps ne te recouvraient pas. Tu étais nue. Tu semblais dormir, mais je vis tes bras et je sus que tu ne dormais pas. Ta main gauche caressait imperceptiblement tes seins. Leur pointe était dressée, peut-être plus encore que lorsque je les titille moi-même. Ta main droite visitait, à n’en pas douter, ce trésor dont je ne me lasserai jamais. Tes doigts étaient dotés d’une vie que je ne leur connaissais pas. Tes yeux étaient clos, mais ils étaient animés d’une profondeur intense. Ton spectacle me fascinait.

Je suis resté figé, de crainte de troubler par le moindre frisson cette extase qui petit à petit t’envahissait. Tes doigts allaient et venaient. Doucement. Fébrilement. Inextinguiblement. À te voir ainsi, j’en frémissais moi-même, tout en restant parfaitement immobile. Je ne t’avais jamais vue aussi belle.

Tu étais de plus en plus en apnée, et je l’étais tout autant. Je vis ton corps se crisper, tes reins se soulever, ta tête se jeter en arrière, tes mains se figer. Je n’avais jamais pensé voir une telle extase.

Toujours immobile, je te vis redescendre, t’étendre, te détendre. La lune illuminait ton sourire. Celui de la Joconde n’avait rien à envier à celui que je voyais s’épanouir sur tes lèvres. C’était sublime.

Quand ton corps sembla avoir retrouvé toute sa sérénité, je me décidai à avancer vers notre lit et à m’y glisser. J’hésitai, mais je me décidai à rapprocher mes lèvres des tiennes. En toute douceur, juste pour te souhaiter une bonne nuit. Ton bras droit entoura ma tête et tes lèvres transformèrent mon chaste baiser en un échange torride. Je sus alors que la nuit ne faisait que commencer.

2 commentaires:

  1. hmmmmmmm, c'est délicieux...
    un "fantasme" vraiment ? on dirait plutôt une réalité :-)

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  2. @ Vallis
    Tout dépend d'où commence le fantasme et finit la réalité, et vice-versa ! :)

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